Dokploy : le PaaS open source ultime pour déployer vos apps sur VPS

DokPloy est une plateforme open source qui se positionne comme une alternative puissante à des solutions comme Heroku, Vercel ou Netlify. En combinant la flexibilité du Docker, la robustesse du Docker Swarm et l’interopérabilité avec GitHub, GitLab, Bitbucket (et même des archives .zip ou des conteneurs Docker), Dokploy permet de déployer, gérer et scaler vos applications sur vos propres VPS, avec contrôle total et automatisation.

Dans cet article on va explorer :

• ce qu’est Dokploy et à qui il s’adresse
• comment l’installer et le configurer sur vos serveurs
• comment créer des Services / Applications dans Dokploy
• les méthodes de déploiement (Dockerfile, git, zip, Compose…)
• le système de Auto-Deploy, monitoring, logs, scale et cluster
• les fonctionnalités avancées (bases de données, volumes persistants, sauvegardes)
• avantages, limites et bonnes pratiques

Qu’est-ce que Dokploy et pourquoi l’adopter ?

Dokploy est une solution de déploiement d’applications open source que vous hébergez vous-même. Vous gardez la maîtrise de vos infrastructures (VPS) tout en bénéficiant des abstractions d’un PaaS moderne.

Points forts clés

• Intégration avec GitHub, GitLab, Bitbucket, ou même un simple fichier .zip comme source de code.
• Prise en charge des images Docker via Docker Registry, publics ou privés.
• Compatibilité Docker Compose / Docker Stack pour des applications complexes.
• Support natif du Docker Swarm pour faire du clustering / réplication multi-serveur.
• Automatisation via Auto Deploy (webhooks ou API), déclenchée par un push Git ou des changements dans un répertoire surveillé.
• Monitoring, logs en temps réel, redémarrage automatique, remontées de logs.
• Gestion de bases de données (MySQL, PostgreSQL, MongoDB, Redis, etc.) depuis l’interface.
• Sauvegardes configurables vers des buckets S3 ou autres solutions de stockage.
• Pas de vendor lock-in : le logiciel est open source, vous gardez le contrôle total.

Bref, Dokploy vous donne la puissance d’un PaaS, avec la liberté de vos propres serveurs.

Installation & configuration initiale

Prérequis : disposer d’un VPS

Pour utiliser Dokploy, vous devez disposer d’au moins un VPS (ou serveur) que vous contrôlez (root / accès SSH). C’est sur ce VPS que vous installerez Dokploy UI et connecterez vos “workers” ou serveurs additionnels.

Étapes de base

1. Installer Dokploy UI : suivez le guide officiel pour lancer le panneau de contrôle principal.
2. Dans l’interface Dokploy, générer et ajouter une clé SSH publique via Dashboard → Settings → SSH Keys.
3. Depuis l’interface, ajouter un serveur distant via son IP / SSH avec la clé. Dokploy installera ses composants sur ce serveur “worker”.
4. Tester la connexion SSH via l’interface (“Terminal”) pour vérifier que tout fonctionne.
5. Une fois le serveur validé, vous pourrez y déployer des applications comme s’il faisait partie intégrante de Dokploy.

Vous pouvez répéter cette procédure pour créer une architecture distribuée, avec plusieurs serveurs (manager + workers) : Dokploy gère la coordination avec Docker Swarm.

Créer et configurer une Application / Service dans Dokploy

Dans Dokploy, une Application est un service abstrait que vous configurez, qui sera déployé dans un conteneur ou un ensemble de conteneurs. L’UI vous guide pour définir les sources, les variables d’environnement, le build et le domaine.

Options de configuration principales

• Source du code : GitHub, GitLab, Bitbucket, dépôt Git personnalisé, archive .zip, ou image Docker / Docker Registry.
• Type de build / runtime : vous pouvez choisir dockerfile, heroku_buildpacks, nixpacks, static, etc.
• Variables d’environnement : définissez les clés / secrets nécessaires pour votre app (API keys, configs).
• Domaines & certificats SSL : vous pouvez lier un domaine personnalisé ou générer un domaine gratuit (via traefik.me), et activer LetsEncrypt ou un autre fournisseur de certificats.
• Monitoring / Logs : Dokploy affiche des graphes CPU, mémoire, disque et réseau, ainsi que les logs (stdout / stderr) de vos containers.
• Déploiements : visualisation des 10 derniers déploiements, possibilité d’annuler les déploiements encore en file d’attente.
• Options avancées (dans l’onglet Advanced) :
  • Exécuter des commandes personnalisées directement dans le container (utile pour debug, migration).
  • Configurer le cluster (répliques, scaling) et les paramètres Swarm (healthcheck, redémarrage, stratégie de mise à jour) pour assurer la résilience.

Chaque fois que vous modifiez une configuration cruciale (répliques, build, registry), il faudra relancer un déploiement (Redeploy) pour appliquer les changements.

Méthodes de déploiement : Git, zip, Docker & Auto Deploy

Dokploy offre une grande flexibilité quant à la manière de déployer votre application.

Déploiement Git / Webhook (Auto Deploy)

Vous pouvez activer Auto Deploy : chaque push dans la branche configurée de votre dépôt Git (GitHub, GitLab, Bitbucket, etc.) déclenche automatiquement un déploiement.
Cela fonctionne via webhooks ou via l’API Dokploy si vous souhaitez déclencher des builds depuis vos pipelines CI/CD personnalisés.

Pour GitHub, l’activation peut se faire sans configuration manuelle, si vous liez votre repo.

Déploiement via Docker Registry

Si vous avez déjà construit votre image Docker (par ex. via GitHub Actions), vous pouvez simplement fournir l’image (par exemple username/app:tag) dans Dokploy. Dokploy récupérera l’image depuis Docker Hub ou un registry privé.

Cette méthode est recommandée en production pour déléguer la compilation / build à votre pipeline CI/CD et alléger la charge du serveur Dokploy.

Docker Compose / Docker Stack

Pour des applications complexes nécessitant plusieurs services (backend + base de données + workers, etc.), Dokploy supporte Docker Compose / Stack. Vous pouvez uploader un fichier docker-compose.yml et Dokploy orchestrera les conteneurs correspondants.

Dans ce cas, vous devez gérer les dépendances entre services, les ports, les volumes, les réseaux, etc. Dokploy intègre Traefik pour le routage HTTP automatique via vos domaines.

Stratégies pour la production

En production, on évite souvent de construire l’application sur le serveur Dokploy pour ne pas bloquer les ressources. On privilégie la méthode suivante :

1. Le pipeline (GitHub Actions, GitLab CI, etc.) construit l’image Docker.
2. L’image est poussée dans un registry (Docker Hub, GitHub Container Registry, etc.).
3. Dokploy est configuré pour utiliser cette image comme source.
4. Le pipeline appelle l’API Dokploy pour déclencher le déploiement (/api/application.deploy).

Cette approche permet d’avoir des déploiements rapides, reproductibles et découplés de la machine Dokploy.

Vous pouvez aussi configurer des health checks et des politiques de rollback : si un conteneur devient “malade”, Dokploy peut revenir automatiquement à la version précédente.

Scalabilité, clustering et haute disponibilité

L’un des atouts majeurs de Dokploy est son intégration avec Docker Swarm pour le clustering multi-serveur. Vous pouvez ainsi :

• déployer des répliques de votre application sur plusieurs serveurs
• distribuer la charge entre les nœuds
• tolérer la panne d’un nœud sans interruption de service
• augmenter/diminuer dynamiquement le nombre de répliques selon le trafic

La configuration cluster & swarm se gère via l’onglet “Advanced / Cluster Settings” dans l’UI Dokploy.

Pour intégrer un nouveau serveur dans le cluster, vous pouvez lancer une commande simple depuis l’interface Dokploy ou depuis l’interface de gestion du cluster.

L’architecture distribuée est idéale pour les applications à fort trafic, car cela évite de saturer un seul serveur.

Stockage, persistances & bases de données

Volumes persistants

Lorsque vos applications ont besoin de données persistantes (uploads, bases, fichiers utilisateurs), il faut configurer un volume Docker (persistant). Avec Dokploy + Docker Compose, vous pouvez définir des volumes locaux ou monter des volumes persistants selon le serveur.

Bases de données intégrées

Dokploy permet de créer des services de bases de données directement depuis l’interface (MySQL, PostgreSQL, MongoDB, Redis, etc.). Ces bases peuvent être liées à vos Applications, et les backups peuvent être configurés vers des buckets S3 ou similaires.

Cela évite de devoir gérer une base sur un serveur à part, mais pour des usages critiques, il peut être préférable de séparer les bases sur des serveurs dédiés.

Monitoring, logs & gestion des erreurs

Dokploy fournit :

• des graphiques en temps réel (CPU, mémoire, disque, réseau) pour chaque application.
• un accès aux logs stdout / stderr de vos containers pour diagnostiquer les erreurs.
• redémarrage automatique des services en cas de crash (via Docker Swarm).
• configuration de health checks pour vérifier la bonne santé de vos instances.
• politiques de rollback automatique en cas d’échecs pendant les déploiements.

Vous pouvez aussi interagir via l’API Dokploy pour récupérer des états ou déclencher des actions.

Avantages, limites & bonnes pratiques

Avantages majeurs

• Liberté & contrôle total : vous hébergez sur vos serveurs, pas de lock-in.
• PaaS à la carte : toute la puissance d’un PaaS moderne avec Docker, clustering, auto-deploy, monitoring.
• Flexibilité de sources : Git, zip, image Docker, Compose.
• Scalabilité : réplication, clustering, tolérance aux pannes.
• Open source : vous pouvez modifier le code selon vos besoins.

Limites et défis

• Il est nécessaire d’avoir une bonne maîtrise des serveurs / Docker / réseau pour l’installation initiale.
• En cas de déploiement complexe (volumes, orchestration, dépendances), la configuration peut devenir délicate.
• Le build sur le serveur peut consommer beaucoup de ressources — d’où l’intérêt d’externaliser le build au pipeline CI.
• Les volumes persistants et les migrations de base nécessitent une attention particulière.
• Si un nœud du cluster échoue, il faut surveiller le comportement du Swarm et la réplication.

Bonnes pratiques

• Externaliser le build (CI/CD) et ne laisser Dokploy que gérer le déploiement de l’image.
• Toujours activer les health checks et rollback automatique pour éviter les versions cassées en production.
• Commencer avec un petit nombre de répliques puis scaler progressivement.
• Surveiller les logs et métriques à chaque déploiement.
• Tester les backups/restaurations régulièrement.
• Dans les environnements critiques, séparer la base de données sur une infrastructure dédiée.

Exemple de flux de déploiement

Voici un exemple de scénario :

1. Vous codez localement, puis vous push vers GitHub.
2. GitHub Actions compile votre code, génère une image Docker, et la pousse dans Docker Hub.
3. Dans Dokploy vous avez configuré l’application pour utiliser cette image (Docker Provider).
4. Le pipeline déclenche l’API Dokploy pour lancer le déploiement.
5. Dokploy ordonne aux nœuds du cluster de déployer la nouvelle version avec health check, rollback si nécessaire.
6. Vous surveillez les logs / métriques pour confirmer que tout est stable.

Cet enchaînement vous garantit des déploiements rapides, fiables et reproductibles.

Conclusion

Dokploy est une solution extrêmement puissante pour les développeurs souhaitant allier la liberté d’un serveur personnel à l’efficacité d’un PaaS moderne. Grâce à ses intégrations Git, Docker, Compose, clustering avec Swarm, monitoring avancé, autoscaling et automatisation (Auto Deploy), il offre une plateforme complète pour déployer des applications de façon fiable et scalable.

Si vous avez déjà un ou plusieurs VPS, Dokploy peut transformer votre infrastructure en une plateforme d’application robuste. En maîtrisant les bonnes pratiques (externaliser le build, activer les health checks, configurer les backups), vous bénéficiez d’un système mature et flexible — sans perdre la main sur vos serveurs.

Mes conseils : commencez par un projet simple (application unique via Dockerfile), installez Dokploy UI + un serveur worker, familiarisez-vous avec les logs et déploiements manuels, puis ajoutez Git & Auto Deploy, enfin évoluez vers du clustering si nécessaire.